Vernissage le jeudi 11 septembre à partir de 18h - RSVP : contact@larock-granoff.fr
Du mercredi au samedi, de 10h30 à 19h30 - 13 Quai de Conti 75006 Paris
Le quadrille des chevaux, 1998. Huile sur toile, 89 x 116 cm. © Bertrand Michau
Depuis la dernière exposition de Martine Martine à la galerie Larock-Granoff, plus de cinquante ans se sont écoulés. Le temps a passé mais les liens ne se sont jamais défaits. C’est pourquoi aujourd’hui Martine nous revient et que ses oeuvres trouvent de nouveau leur place sur les murs de la galerie.
Au regard d’une trentaine d'oeuvres - peintures, sculptures et carnets - ce parcours dans l'oeuvre de Martine Martine est une invitation à retrouver une grande artiste.
Katia Granoff, à la plume toujours juste, a préféré pour cette fois laisser la parole à Claude Roger-Marx, critique et historien d’art :
Fougueuse de tempérament, et tentée par les sujets et par les formats les plus divers, Martine [...] osa prendre tous les risques, affirma hautement ses prédilections pour les contours nettement arrêtés, les tonalités franches - bruns et rouges chaleureux, bleus de Prusse, verts stridents, safrans vifs - et pour les objets les plus disparates dont elle définit la structure ou les singularités d’une touche impérative, réconciliant la couleur locale avec des reflets inventés, l’observé avec l’imaginaire, respectant, à côté de l’éprouvé ou du voulu, la part créatrice des hasards. Ne dissimulant ni ses manques, ni les sources pures auxquelles elle a puisé, qu’elle continue donc à n’en faire qu’à sa tête!
Autoportrait VIII, 1998. Lavis d’encre de Chine et de couleur rehaussé de blanc, 37,5 x 28 cm. © Bertrand Michau
Martine, c’est tout cela et plus encore. Une femme nourrie par un amour profond de l’art, ayant grandi dans un environnement artistique, aux côtés de personnalités telles que Derain ou Maurice Marinot. De cet éveil artistique, découle une très grande carrière d’artiste peintre et sculpteur mais également une passion pour la valorisation des artistes et de leurs oeuvres. Grâce à la générosité de ses parents, Pierre et Denise Lévy, ainsi qu’avec celle qu’elle partageait avec son époux Léon Cligman, nous avons la chance de pouvoir admirer des chefs-d’oeuvre du XXe siècle, au musée des Beaux-Arts de Troyes ainsi qu’à l’Abbaye de Fontevraud.
Cette exposition ne parle pas de Martine la collectionneuse, la mécène. Ici, à la galerie, nous retrouvons l’artiste, Martine Martine. Formée à l’Académie Julian puis dans les ateliers de la Grande Chaumière à Montparnasse, elle y réalise ses premières expérimentations et trouve son indépendance artistique.
Tout au long de sa carrière, Martine, toujours en quête de vérité, reste fidèle au réel. La récurrence de certains thèmes offre à son corpus une grande cohérence picturale et plastique. Deux de ses thèmes de prédilection sont à l’honneur dans l’exposition : le cheval et la figure de Balzac.
La figure du cheval est pour Martine une source créative infinie, lui permettant de saisir la vie en mouvement. Martine a su donner une vitalité expressive à cet animal qui a toujours fasciné les artistes tels que Géricault, Degas, Toulouse-Lautrec.
Dans des courses effrénées où les corps entrent en tension, la couleur prend place. Martine l’utilise comme moyen d’expression perpétuant la tradition des Fauves.
Chevaux dans le vent, 1997. Huile sur toile, 73 x 92 cm. © Bertrand Michau
Mais c’est au regard de la figure de Balzac que son travail en série trouve tout son sens. Car la rencontre de Martine avec ce monument de la littérature française engendre une passion obsessionnelle qui la fait dessiner chaque jour, inlassablement, des portraits de l’écrivain.
Elle offre ainsi une multitude de Balzac, qui arbore une gamme abondante d’expressions.
Balzac me vampirise
- Martine Martine
Balzac XII, 2016. Huile sur toile, 195 x 130 cm. © Bertrand Michau
C’est au moyen de la sculpture que Martine accède pleinement à la saisie des émotions humaines.
La matière épaisse semble modelée à l’image de sa propre tourmente. Faisant fi des lignes et des contours, ses sculptures en bronze laissent la place à des corps pénétrés de lumière.
L’Esclave, 1996. Bronze, 94 x 38 x 50 cm. © Bertrand Michau
Cette exposition resserre un peu plus les liens initiés par Katia Granoff entre la galerie et Martine, portés par un même élan : se retrouver.